Vivre cela au plan personnel

Dans ma vie personnelle, la dynamique d’incarnation a pris petit à petit la place de la dynamique
d’attraction. Ça a commencé à bouleverser mon attitude et ma manière d’agir envers mes
connaissances en dehors de l’Eglise. J’ai dû admettre ce que j’appelle « mon impatience
évangélique » envers elles ! Faire « un saut » de temps à autre dans leur réalité, sans prendre le
temps de partager ce qu’elles vivent, les inviter ensuite à un culte et « hop ! »… ça devrait faire
l’affaire ! Ben non ! En y réfléchissant, je suis étonnée d’avoir pu penser ainsi. Si, au lieu de vouloir
faire venir ces gens à l’Eglise, j’essayais plutôt de valoriser le plaisir que l’on peut avoir à se
retrouver chez eux pour partager la vie et la foi, de là naîtrait peut-être un petit groupe ou une petite
communauté. N’est-ce pas aussi une forme d’Eglise ?
Où en sommes-nous dans nos communautés évangéliques par rapport à cette dynamique
d’incarnation ? Est-ce que mon Eglise procède ainsi ? Ou fonctionne-t-elle par attraction ? La
plupart de nos activités et de nos projets sont-ils centrés sur nous-mêmes ? Ou sont-ils orientés vers
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ceux qui sont en dehors de l’Eglise ? Développons-nous des loisirs surtout/seulement avec d’autres
chrétiens ? Ou avons-nous du temps pour ceux qui ne le sont pas encore ? Avons-nous une stratégie
pour nous insérer dans les lieux où se trouvent ces personnes ? Participons-nous à des projets dans
notre localité ?
« Le lieu le plus sûr pour un bateau est le port. Mais il n’a pas été fait pour rester au port », a écrit
fort pertinemment Paulo Coelho dans « Le pèlerinage de Compostelle ».

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