Le Dr Ralph WINTER écrit : « L’activité de mobilisation pour la Mission est plus importante que l’activité missionnaire sur le champ. »
« La Mission n’est pas seulement une tâche confiée à 1% des membres d’église qui s’expatrient, mais aussi au 99% qui les envoient. Envoyer des missionnaires fait autant partie de la responsabilité d’un disciple de Christ que de partir soi même » – Michaël GRIFFITH – UK
Qu’est-ce que la mobilisation ?
–> « C’est apprendre aux croyants, dans l’église locale, à comprendre le plan de Dieu pour le monde ; c’est les motiver pour répondre avec amour à la Parole de Dieu ; et leur donner des occasions d’utiliser leurs dons, leurs compétences et leurs ressources, individuellement et communautairement, pour accomplir le plan divin pour le monde. »
« Si votre cri du cœur concerne le monde entier, s’il ne vous semble pas que Dieu vous dirige vers un peuple ou une région en particulier, si vous avez des dons naturels et spirituels pour la communication et l’encouragement, votre créneau stratégique est peut être celui de la mobilisation. Vous pouvez encourager, exhorter, pousser, entraîner, prendre la main, persuader et prier pour des églises entières, afin qu’elles parviennent à une vison plus nette de leur participation au plan mondial de Dieu. » -(Bob SJOGREN – B et A STEARNS)
« Si les affections du cœur et les priorités de l’Eglise ne font pas prévaloir la recherche de la gloire de Dieu sur la recherche du bien de l’homme, alors l’homme ne sera pas correctement servi, et Dieu ne sera pas dûment honoré. Je ne plaide pas pour l’amenuisement des missions, mais pour l’extension de la place de Dieu. Lorsque la flamme de la louange brûlera avec la chaleur de la vraie valeur de Dieu, la lumière des missions brillera jusqu’aux peuples des régions les plus reculées de la terre. » –
(John PIPER : « Let the nations be glad »)
–> « C’est produire des millions d’heures de prière, de l’argent et des travailleurs pour la moisson. Voir des églises s’installer, devenir disciples et toucher des personnes dans leur propre groupe culturel, puis dans d’autres cultures. Tout ceci afin de glorifier le Seigneur ensemble pour l’Eternité. » (B SJORGEN – B et A STEARNS)
–> C’est produire des chrétiens ayant une vision mondiale pur l’évangélisation. Ce sont des chrétiens ordinaires, dont la vie a été transformée par une vision extraordinaire.
Les chrétiens à vision mondiale sont des disciples pour lesquels la cause de Christ est devenue la chose la plus importante, la priorité des priorités, à cause de ce qu’Il représente pour eux. Comme tout disciple, ils cherchent à faire tout ce qu’implique l’ordre suprême de leur maître. Puis, ils agissent en fonction de ce qu’ils apprennent.
Comment devenir mobilisateur ?
1/ Tout commence dans la prière, à genoux (Matthieu 9,36-38)
« Il n’y a pas de pays fermé en ce qui concerne la prière ».
2/ Se sentir responsable de l’évangélisation mondiale.
Seul un petit nombre de chrétiens dans le monde se sont appropriés cette tâche. Pour agir dans le sens de la mission mondiale, il faut sentir le poids de notre responsabilité. Nous pourrons alors combiner le possible et l’impossible, en « calculant les dépenses » (Luc 14, 28-33).
Développons d’abord des buts personnels relatifs aux missions et à la mobilisation de missionnaires (ex : mobiliser 10 autres personnes). Ensuite, mobilisons une multitude de petits comités missionnaires, d’églises partout dans le monde, qui prient, discutent, définissent des objectifs missionnaires précis par rapport à l’évangélisation du monde.
3/ Approfondir sa connaissance des missions mondiales.
L’information est largement disponible aujourd’hui, et il nous faut savoir utiliser tous les moyens de communication possibles : faisons connaître aux chrétiens les besoins d’évangélisation et l’expérience du travail missionnaire au bout de la rue et au bout du monde. « Agir localement peut produire un impact mondial ».
Ex : être en contact avec plusieurs agences missionnaires – connaître les nouvelles portes ouvertes que de nouveaux travailleurs peuvent franchir – informer au maximum tous les chrétiens sur les réalités – travailler en réseau – considérer que Dieu utilise une multitude d’agences, églises, partenaires, etc. et garder une attitude humble, bienveillante envers tous.
4/ Utiliser les ressources disponibles
Informer le grand public – Organiser des manifestations nationales sur la mission – Former des missionnaires pour les envoyer, et d’autres qui vont envoyer.
5/ Etre engagé dans une église locale – Impliquer d’autres personnes dans l’évangélisation et le ministère.
- Tout mobilisateur consacré doit être engagé localement. Il pourra ainsi engager des églises locales dans la vision missionnaire. Lui-même doit s’impliquer dans l’évangélisation locale.
- En impliquant les gens dans l’évangélisation locale, ils deviendront plus sensibles aux besoins de l’évangélisation mondiale.
Cinq principes de base
1/ L’église locale est l’instrument fondamental de Dieu pour évangéliser le monde.
Selon l’Ecriture, et dans la pratique, ceci est réel : nous devons nous engager dans ce sens, si nous voulons accomplir la grande commission.
2/ Les dirigeants locaux (Pasteur, Anciens) ont un rôle essentiel pour motiver l’église locale pour la cause de la mission mondiale.
« Le pasteur doit conduire la responsabilité dans tous les domaines de la vie de l’église locale, pour que celle ci fournisse un effort maximum pour atteindre le monde pour Christ. »
3/ L’église locale doit développer intentionnellement un programme communautaire,
… une stratégie commune, et ainsi une « personnalité communautaire », en relation avec la cause de Dieu pour le monde. « La mission doit être la personnalité de votre église, pas seulement un programme !
Tous les aspects et phases de la vie de l’église locale doivent inclure la mission pour le monde : on a trop longtemps fragmenté les activités dans l’église, notamment l’évangélisation, la mission, etc.
La base de la stratégie communautaire pour l’église locale se trouve dans les paroles de Jésus, dans Actes 1, 8 : Jérusalem (impact local) ; Judée et Samarie (impact régional et national) ; les extrémités de la terre (ministère international).
Les leaders locaux doivent provoquer l’église à prendre conscience de leur responsabilité face à la tâche mondiale, puis engager les croyants dans des occasions de servir qui correspondent au temps présent.
4/ L’église locale doit prendre conscience de la dynamique de sa génération.
La mission mondiale doit être abordée pratiquement avec une perspective correspondant à notre génération. Regardons comment est composée notre église locale, quelles générations sont présentes ?
« Pour atteindre la génération présente, il faut être contemporain, tranchant, contextuel ! »
Les leaders locaux doivent se montrer très flexibles, s’ils veulent conduire l’église avec Dieu en mission, jusqu’aux extrémités de la terre.
Nous devons comprendre que la mobilisation est un processus, et non quelque chose d’instantané.
Le processus se déroule en trois étapes :
- Il faut d’abord susciter une conviction biblique. Si nous abordons la question de la mobilisation sans une bonne compréhension selon les Ecritures, du coeur de Dieu pour le monde et pour la cause du monde, nous ne lui donnerons jamais priorité dans l’église locale.
Nous devons enseigner que la base de la mission pour le monde, c’est le coeur de Dieu !
- Ensuite : il faut travailler, jusqu’à ce que ces vérités deviennent une part de la philosophie de vie et du ministère de chaque croyant. Ainsi, la manière dont les gens voient la vie va changer. Ils vont se voir eux mêmes différemment, comme un élément essentiel de la cause de Dieu pour le monde.
- Ensuite : en tant que leaders locaux, nous devons fournir aux gens les moyens pratiques de s’investir, des outils concrets pour leur engagement, afin qu’ils puissent utiliser leurs dons, ressources et compétences pour Sa cause dans le monde.
5/ Devenir partenaire avec une (des) agence(s) missionnaire(s) et un (des) centre(s) de formation missionnaire, pour participer à l’envoi d’ouvriers dans la moisson mondiale.
Exemple d’une église américaine en milieu rural : elle a adopté ces principes. En un an, ses dons missionnaires ont été multipliés par huit, par rapport à l’année précédente. Ils ont engagés cinq partenariats missionnaires différents, sur des continents différents. De plus, la 1ère année, un tiers de leurs membres sont partis pour de courts séjours en mission, dans le cadre des partenariats ; entre 15 et 20 personnes se sont engagés pour la carrière missionnaire à long terme. Ils n’auraient jamais rêvé de pouvoir toucher le monde d’une manière aussi significative, depuis leur campagne !
Une vision pour le monde ne diminue en rien la vision locale : ce n’est pas l’un ou l’autre, mais l’un et l’autre ! Beaucoup de Pasteurs peuvent témoigner que les bénédictions locales se sont multipliées, à mesure que leur vision pour le monde s’est développée.
Le financement du travail
Les problèmes souvent évoqués sont les suivants :
- Les missionnaires occidentaux coûtent très chers : Ne vaut-il pas mieux investir l’argent les missions occidentales dans le soutien de travailleurs autochtones, qui dépensent relativement peu pour vivre ?
- Pour un jeune missionnaire qui veut partir, la collecte de fonds constitue souvent un obstacle.
- Comment éviter la dépendance financière des églises créées en terre de mission ? comment ne pas tomber dans le paternalisme en voulant « aider » les églises naissantes ?
Attention aux solutions simplistes : le débat est complexe !
D’où viendront les finances pour la mission mondiale ?
On distingue trois manières de fonctionner pour collecter les fonds nécessaires à l’œuvre de Dieu, car la Bible montre plusieurs modèles et méthodes :
- La prière seule (ex : Georges MULLER)
- Prière et information sans sollicitation (ex : Hudson TAYLOR)
- Information et sollicitation (ex : D L MOODY)
1 Corinthiens 9,7-14 enseigne le principe de la rémunération des travailleurs chrétiens – Luc 10,7 –
Un problème surgit lorsqu’un ouvrier se lève, prétendant être conduit dans un ministère à plein temps, alors que l’église locale n’a pas la même conviction. Beaucoup de frustrations peuvent naître…
Une bonne communication à propos de l’argent est capitale, pour que les gens aient une représentation exacte de la situation mondiale.
Pour un nouveau travailleur : la communication avec l’église locale est essentielle, car c’est elle qui joue le rôle essentiel dans l’envoi du missionnaire, comme lors de son retour. Il faut sans cesse développer ses compétences dans ce domaine : parler franchement des besoins, dans un esprit d’amour, en tenant compte du contexte dans lequel vivent les donateurs éventuels.
Cultiver un équilibre entre la prière, l’action (information) et la confiance en Dieu. La prière n’est jamais un substitut à l’obéissance (1 Jean 3,21-22)
Donner de l’argent
Actes 2, 42-47 / 2 Corinthiens 8, 1-7 /
Dieu nous incite à exceller en une œuvre de grâce qui est le don. Comment se comportent les membres de nos assemblées dans ce domaine ? Comment envisageons nous la collecte dans la communauté ?
L’argent est-il un sujet tabou ? Entretenons-nous le matérialisme ou la paresse ?
« Les chrétiens doivent comprendre que sans leur argent, rien ne se fera ». Ils pensent que quelqu’un d’autre s’en occupera ! Dieu veut agir, mais Il nous rend responsables : c’est à nous de décider !
- Ayons la passion et la grâce de donner.
- Soyons francs et honnêtes en présentant les besoins d’argent : le manque financier est l’un des principaux facteurs de ralentissement du travail de Dieu.
- Apprenons à dégager de l’argent pour l’œuvre de Dieu, par la prière, individuellement et en groupes.
Stephen GAUKROGER : « Les ressources seraient disponibles si seulement le peuple de Dieu voulait bien les libérer »
G. VERWER : « J’estime que 35.000 jeunes se sont engagés dans le travail missionnaire d’une façon ou d’une autre. Ce qui est choquant, c’est que probablement 95% d’entre eux n’arriveront jamais à persévérer dans cette voie, et l’une des principales raisons réside dans le fait que nous n’avons pas les moyens dans de nombreux cas, de donner suite à leur engagement initial »
La Conférence de Lausanne 1974 a mis l’accent sur le ministère holistique parmi les peuples touchés par le travail missionnaire : apporter l’Evangile (besoins spirituels) et tenir compte des besoins matériels des personnes demande des investissements énormes.
Les moyens modernes de communication, d’information, etc. requièrent aussi des financements : les défis sont grands.
–> Les églises et les chrétiens doivent changer d’état d’esprit
–> Les nouveaux ouvriers ne doivent ni se décourager, ni se culpabiliser de demander ce qui est nécessaire pour leur travail
–> Cherchons Dieu ensemble : en croissant dans la foi et l’obéissance, libérons des fonds pour répondre aux besoins légitimes qui permettront à l’Evangile d’atteindre les extrémités de la terre.