Les ouvriers de la 11ème heure
Ils présentent un nouveau visage :
Le 20ème siècle se caractérise par :
- un déclin du nombre de chrétiens en Occident, surtout après 1950
- une croissance extraordinaire et un réveil dans d’autres parties du monde.
Prenons l’exemple de l’Eglise anglicane :
- 1900 : 95% des chrétiens vivaient en Occident.
- 2005 : 80% des chrétiens vivent dans les Pays du Sud.
- 1960 : 50% des Evangéliques étaient occidentaux et 50% étaient non-occidentaux
- 2000 : 20% des Evangéliques sont occidentaux et 80% sont non-occidentaux
→ En Mission : les visages blancs sont remplacés par des visages jaunes, noirs et métis.
Le nombre de missionnaires et d’agences missionnaires venues des pays du Sud ne cesse d’augmenter. On note ainsi sur le terrain missionnaire :
- Un mélange de cultures au sein des équipes missionnaires
- Des différences dans l’approche de l’évangélisation, selon l’arrière-plan culturel des missionnaires (occidentaux ou non occidentaux)
On compte aujourd’hui 300.000 missionnaires protestants et évangéliques dans le monde + 150.000 missionnaires catholiques.
En 2025 : 80% des missionnaires viendront du Sud (Asie, Afrique Subsaharienne, Amérique latine), si les changements actuels continuent au même rythme.
La force missionnaire occidentale diminue de 5% par an (soit : 7650 personnes)
→ Nous entrons dans la 12ème heure de l’histoire humaine : la tâche est toujours plus grande, plus redoutable, le temps est court, le besoin d’une foule de travailleurs est impératif (Matth 20, 6-7 / Jean 9,4)
Ex : Les églises de maisons chinoises veulent libérer 100 000 missionnaires dans les prochaines années.
Le contexte de la dernière heure de l’histoire :
Dans la 2e partie du 20ème siècle, des changements importants ont eu lieu dans le monde:
En 1945 : les Européens contrôlaient pratiquement 99% de monde non-occidental.
En 1970 : les Européens gardent le contrôle de seulement 5% de la population non-
occidentale.
→ On constate plusieurs choses :
- La disparition des empires coloniaux
- L’émergence économique des pays du Sud qui deviennent partenaires (non plus enfants, ni dépendants)
- Les églises des pays du Sud gagnent en confiance en elles mêmes :
- elles veulent affirmer et développer leur potentiel
- un leadership autochtone mûr se lève, fort, autoritaire, prêt au sacrifice, viisionnaire.
- Les missionnaires du Sud peuvent mieux développer leurs stratégies et des méthodes efficaces : ils savent s’adapter aux réalités et changer leurs stratégies. Ils n’ont pas le poids des traditions et des héritages missionnaires occidentaux.
- Ils sont habitués à la souffrance et donc prêts à se sacrifier. Le martyr est une condition normale (ex : les Chinois – les convertis issus de l’Islam)
Dans le travail missionnaire, les stratégies sont en pleine mutation:
Avec l’arrivée massive de missionnaires des pays du Sud, l’approche traditionnelle concernant l’implantation des églises et l’aide aux pauvres doit être réévaluée.
- Ce n’est plus le pays « fort et supérieur » qui envoie des missionnaires dans le pays « pauvre et inférieur ». l’approche économique est bouleversée !
- La notion de « salut personnel » prêchée par les missionnaires occidentaux repose sur les valeurs culturelles de l’occident. Les nouveaux missionnaires des pays du Sud viennent, pour la plupart, de cultures dans lesquelles la communauté constitue l’élément de base (et non l’individu). Ils sont très proches sur ce plan des peuples qu’ils viennent évangéliser. Dans ce contexte, l’identité, les valeurs, le succès, la souffrance, etc. n’ont de valeur que dans le contexte communautaire.
Dans la phase actuelle, l’une des clefs du succès de l’œuvre missionnaire réside dans le fait de passer du « je » au « nous » !
Les occidentaux doivent reconnaître que les outils et instruments les plus efficaces dans leur contexte, ne sont pas forcément les meilleurs dans d’autres contextes.
Exemple : l’approche de la psychologie occidentale. - Une nécessité est devenue évidente : l’accompagnement et le soin à apporter aux équipes missionnaires. On a pris conscience de leurs besoins, ceux de leurs familles, les défis auxquels ils doivent faire face, etc. (Exemple : le stress cumulatif en mission) On n’est plus dans une mentalité de survie ou d’autosuffisance.
L’augmentation de la violence dans le monde post-moderne:
La plupart des guerres sont devenues des conflits civils, dans lesquels les belligérants cherchent avant tout à détruire le tissu social et affecter la santé mentale des populations. Ainsi, les professions qui soutiennent les infrastructures de la société sont directement ciblées (enseignants – personnel médical et social – formateurs – etc.).
Les missionnaires sont souvent engagés dans ce type de travail. Alors qu’ils pouvaient jouer autrefois un statut particulier de médiateurs ou de négociateurs, ils sont devenus aujourd’hui des cibles privilégiées pour les terroristes, les « groupes rebelles » et autres, qui veulent déstabiliser une communauté locale ou exercer un chantage sur la communauté internationale.
La bataille spirituelle s’intensifie :
« Le ciel et l’enfer vont s’affronter en face au cœur de la race humaine »
« Jésus va regarder Satan, son ennemi, en face, à travers les yeux de ses saints » (Bill Hamon)
→ Le diable sait que son temps se raccourcit
→ L’enjeu majeur du 21ème siècle n’est pas le terrorisme ni la violence : c’est le salut des âmes, leur destinée éternelle.
L’objectif premier de Satan est d’empêcher les gens d’être sauvés (enjeu éternel)
Son deuxième objectif est de rendre les hommes et la sociétés humaine le plus misérable possible (enjeu temporel).
→ Le St Esprit mobilise l’Eglise comme jamais auparavant (Matthieu 24,14)
Il embauche les ouvriers de la 11ème heure : leur travail sera court, mais très exigeant.
« Ils travaillent dans un monde qui défie ouvertement l’Evangile. »
→ L’avance spirituelle ne pourra se faire qu’au prix de grands sacrifices de temps, d’argent et de vies.
Le Résultat = l’Agneau de Dieu adoré par tous les peuples :
L’adoration constitue l’enjeu sous-jacent de toute l’histoire humaine.
Chaque être adore quelque chose (depuis Eden, jusqu’à l’Apocalypse 13,8)
C’est JESUS qui recevra l’adoration ultime (Philippiens 2,10-11)
Apocalypse 5,9 : La mission n’est pas le but ultime de l’Eglise. C’est l’adoration.
Les ouvriers de la 11° heure ont beaucoup de proximité avec les peuples non-atteints :
Il y a aujourd’hui une mobilisation mondiale : les chrétiens sont présents sur tous les continents.
USA + Canada : 90 Millions d’Evangéliques
Chine : 80 à 100 millions
Nigeria : 26 millions
Brésil : 21 millions
Ensuite : Inde 18 M / Philippines 12 M / Ethiopie 12 M / Kenya 11 M …
(1/3 des pays musulmans non-atteints sont en Afrique subsaharienne, et 116 millions d’Evangéliques sont à proximité).
Cette proximité se concrétise de diverses manières :
- proximité géographique
- proximité culturelle
- proximité linguistique
- proximité sociologique (une structure familiale élargie)
- proximité économique (le décalage de revenu et de niveau de vie est un obstacle majeur pour les occidentaux)
Exemple d’un pays où une Eglise forte côtoie des peuples non-atteints : Nigeria et Niger
Des visionnaires ayant la couleur de peau adéquate :
Depuis l’indépendance politique des pays du Sud , la confiance en soi et l’affirmation de soi des leaders se développe.
« Sans un leadership visionnaire autochtone, toute l’entreprise missionnaire court à l’échec. » Les nationaux doivent devenir propriétaires de l’effort missionnaire.
- Ils suivent un modèle de direction plus traditionnel et autoritaire, qui ne plait pas toujours aux occidentaux, mais qui n’est ni contraire à la Bible, ni moins efficace.
- Les superviseurs de la 9e heure (blancs) échoueraient en tant que dirigeants pour les troupes de la 11e heure, mais ils seront de bons conseillers, des experts compétents.
Des faiseurs de tente :
- Paul a montré l’exemple du style de vie pionnier missionnaire : il était faiseur de tentes. Pour lui, il n’y avait pas d’écart entre travail séculier et travail spirituel.
- Le modèle de la 9e heure (le ministère à plein temps, soutenu financièrement à 100%) n’est pas applicable pour les structure émergentes des pays du sud : c’est trop coûteux, et dans beaucoup de cas ce n’est pas la meilleure stratégie.
Dans le Nouveau Testament, on trouve deux manières principales de financer le ministère : en étant « faiseur de tentes » ou en recevant un soutien des églises. Les deux sont légitimes. C’est le contexte qui détermine si l’on choisit l’un ou l’autre.
Dans un cadre pionnier païen, Paul a choisi d’être faiseur de tentes, pour être crédible et efficace. C’était une motivation non pas théorique, mais stratégique et contextuelle. C’était une conviction profonde pour lui.
2 Cor 11,7-10 = Paul ne voulait pas être un fardeau pour les autres, de quelque façon que ce soit.
2 Thess. 3,9-10 = Il encourage les autres à faire de même.
Le travail de faiseur de tentes comporte un mandat stratégique
Le modèle des ouvriers de la 9e heure touche à sa fin, pour diverses raisons.
Les faiseurs de tentes ont 8 arguments :
- Ils sont mieux acceptés et plus crédibles aux yeux de la population locale.Un missionnaire étranger soutenu à 100% par de l’argent étranger est considéré comme suspect par la population.
Pour que la population accepte le message, il faut d’abord qu’elle accepte le messager (1 Cor 9,12). Celui ci est avant tout témoin.
- Ils s’identifient plus facilement avec la population locale.Paul suivait l’exemple de Jésus (Philippiens 2,5-10 / 1 Cor 4,12) = il travaillait dur de ses mains, comme les autres gens, il gagnait leur respect, et pouvait ainsi atteindre un grand nombre de personnes.
- Ils proclament l’Evangile au moyen d’un travail séculier oint du St Esprit.Ils proclament la Parole par leurs actions, pas seulement verbalement. Ils démontrent, par un style de vie authentiquement chrétien, que l’Evangile est aussi efficace dans les choses courantes de ce monde, au milieu des tempêtes de la vie quotidienne.
Ex : Un homme d’affaires qui refuse la corruption et la tricherie /
Un juge qui applique la justice, sans pots de vin /
Un médecin ou une infirmière qui exerce avec compassion et prie pour ses patients.
Le fruit d’un travail oint de l’Esprit est un témoignage qui ouvre la porte au témoignage verbal de l’Evangile.
- Ils sont au moins partiellement autonomes sur le plan financier :C’est un atout important pour les missionnaires issus des pays du Sud.
- Ils ont un « pont de relation » naturel avec la population locale, au moyen de leur travail séculier.Le missionnaire payé à plein temps doit créer des occasions de rencontre avec la population autochtone : cela paraît parfois artificiel, anormal, suspect.
Le faiseur de tentes s’intègre tout de suite dans le milieu social, il entre rapidement en contact avec des dizaines de personnes et de familles, de façon naturelle, sans attirer l’attention. Il peut faire passer le message de l’Evangile de façon naturelle.
- Il démontrent le modèle d’un style de vie chrétien pour les nouveaux convertis :Dans un peuple non-atteint, les nouveaux convertis n’ont aucun modèle, ils n’ont jamais vu de chrétien. Ils ne savent pas comment vivre la morale chrétienne au sein de leur culture.
→ Paul démontrait la vie chrétienne au sein d’une société immorale, idolâtre et pervertie. Il a aussi forgé chez les nouveaux croyants une solide éthique du travail, car sans cela, il ne peut y avoir de vrais convertis pieux, ni de familles en bonne santé, ni d’églises autonomes, ni une société productive.
→ Les nouveaux convertis doivent aussi apprendre à vivre sans argent extérieur, même dans des conditions menaçantes : le faiseur de tentes est un bon exemple pour eux.
- Ils donnent le modèle des bonnes stratégies de soutien et d’exercice du ministère, pour les futurs dirigeants des jeunes églises.Au sein du mouvement d’implantation d’églises de maisons, celles-ci sont dirigées par des chefs de foyers qui travaillent et entretiennent leur famille. Les dirigeants ne sont pas salariés de l’église. Quand les missionnaires pionniers montrent le modèle (faiseur de tentes), cela paraîtra normal aux jeunes dirigeants de vivre selon ce même modèle.
C’est seulement quand le réseau de cellules de maisons sera assez important que les besoin de conducteurs à plein temps apparaîtra nécessaire : le potentiel financier sera alors suffisant pour établir de tels ouvriers, sans aide extérieure.
- Le modèle de faiseurs de tentes peut être multiplié plus facilement.Le système missionnaire classique (envoyer des ouvriers payés à plein temps) est trop restreint face aux besoins actuels. Ils ne permettent pas d’envoyer des multitudes, mais seulement quelques troupes.
Attention : les faiseurs de tentes son aussi des missionnaires « à plein temps ».
→ Leur travail est le cadre donné par Dieu pour exercer leur ministère. Ils prêchent continuellement, par des mots et par l’action.
→ Souvent ils travaillent à temps partiel, afin de nouer les contacts initiaux, et dans le reste de leur temps disponible, ils forment des disciples et édifient les croyants.
Paul insiste sur l’évangélisation dans le lieu de travail = c’est là que les gens passent une grande partie de leur temps. C’est le moyen d’infiltrer toutes les couches de la société, car c’est là qu’on peut rencontrer tout le monde.
Colossiens 4, 5-6 : Paul a enseigné une stratégie et montré l’exemple de l’évangélisation sur le lieu de travail.
Au moment donné par Dieu (Kairos), le travailleur peut donner un conseil ou une parole pleine d’amour (de grâce) et défiante (avec une pincée de sel).
Le Nouveau Testament parle plus du style de vie, en matière d’évangélisation, que de techniques. Le faiseur de tentes est lui même, en tant que personne, l’Evangile, la bonne odeur de Christ.
Les faiseurs de tentes peuvent être extrêmement efficaces.
Romain 15,19-23 : Paul avait achevé son ministère de faiseur de tentes et de planteur d’églises dans 6 provinces romaines, en 20 ans. Son travail séculier n’a jamais été un obstacle : son exemple et son engagement total ont mis au défi les croyants et les jeunes dirigeants qui l’ont suivi.
Comment choisir la bonne activité de faiseur de tentes ?
Il faut considérer 4 facteurs :
- Les dons et capacités du missionnaire
Chacun peut exercer dans un domaine où il a des dons ou une formation. - La formation séculière du missionnaire.
Selon le métier qu’il a appris, le faiseur de tentes pourra continuer à exercer sa profession, au milieu de gens non-atteints - La réalité du pays de destination.
Toute activité n’est pas opportune dans n’importe quel contexte : quand on veut atteindre une nouvelle région, un nouveau peuple, il faut étudier soigneusement quelles activités sont possibles, quels types de missionnaire (et quels dons) seront efficaces. - Les opportunités de travail dans la zone ciblée.
La mondialisation bouscule la face du monde : même les pays fermés à l’Evangile ont besoin de certains types de travailleurs étrangers (ex : au Moyen Orient). Ceux ci peuvent être hautement qualifiés (ingénieurs – médecins – informaticiens – enseignants) ou sans qualifications (manœuvres – nourrices)
Exemple d’activités pour les faiseurs de tentes :
- Travaux agricoles – jardinage, maraîchage
- Commerce – monde des affaires
- Micro- entreprises, petites boutiques (construction, mécanicien, artisan, etc.)
- Enseignant : formation pour adultes – écoles privées – cours de langues – etc.
- Domaine médical : clinique mobile – pharmacie villageoise – infirmier – etc.
- Emplois consulaires et d’ambassades (en pays musulman par exemple)
- Métiers de hautes compétences et haute technicité (ingénieurs en électronique – médecins – chimistes – industrie pétrolière -etc.) et métiers sans compétences particulières (employé de nettoyage, nourrice, etc.)
La sélection des ouvriers
Les ouvriers de la 9e heure recevaient un « appel mystique » et partaient souvent pour un lieu ou un peuple précis. Ceux de la 11e heure seront plutôt des hommes sélectionnés, par des leaders mûrs, en fonction de leur engagement radical et de leur foi éprouvée.
→ Il est indispensable de revoir notre notion de l’appel, selon l’exemple du Nouveau Testament et du livre des Actes des Apôtres
→ L’appel personnel, « mystique », pour un service précis, semble exceptionnel.
→ Revenons à l’appel lancé par Jésus aux disciples = c’était un appel « autoritaire » (« suivez moi ! »), lié d’abord à la relation entre lui et la personne. Plus tard, l’appelé recevait un ordre et une destination précise pour le ministère.
→ Paul, en tant que leader apostolique reconnu, agit selon le modèle de Jésus : il enrôle des gens engagés, éprouvés.
La formation des ouvriers
5% des missionnaires occidentaux se retirent chaque année.
« Les instituts théologiques forment les missionnaires dans le domaine de la connaissance, mais très peu dans le domaine du caractère ou des compétences nécessaires pour survivre et s’épanouir dans un cadre transculturel. »
→ Les multitudes de la 11e heure seront principalement formés en fonction des tâches à accomplir, selon le principe de la foi (Luc 16,10)
→ Le dirigeant donne une tâche au candidat missionnaire pour voir comment il se développe et passe le test. C’est la fidélité à accomplir ces tâches et à relever les défis qui est mise à l’épreuve, et qui prévaut par rapport aux qualifications académiques.
Ex : Barnabas est parti de Jérusalem à Antioche pour une tâche précise, limitée dans le temps, et il devait rendre compte aux Anciens de Jérusalem (Actes 11). C’était un test à son appel apostolique autant qu’à son obéissance. De là, Dieu l’a appelé pour une autre tâche plus importante (Actes 13).
→ Les ouvriers de la 11e heure seront formés au ministère par des dirigeants qui évalueront ce principe de fidélité. Ils évolueront ainsi de plus en plus vers un ministère apostolique.
→ Ils seront évalués sur la base de leur maturité personnelle, et non sur la base de diplômes.
Dans Actes 6,3, les critères sont : intégrité personnelle – onction du St Esprit – sagesse.
Les personnalités mûres démontrent leurs compétences dans le domaine spirituel, émotionnel, moral et social (relationnel).
En mission : « les relations personnelles constituent le cœur d’un ministère transculturel efficace .»
Envoi des ouvriers
Actes 13,2-3 = C’est un envoi du Saint-Esprit, qui parle au travers de l’Eglise dans un moment de jeûne et prière.
Les ouvriers les plus éprouvés sont envoyés pour un travail pionnier d’implantation d’églises (des hommes qui portent du fruit et qui se sont montrés loyaux au sein de l’Eglise). Ils satisfont aux critères requis pour être Ancien.
Financement des ouvriers
Les faiseurs de tentes de la 11e heure misent sur l’autonomie financière. L’église d’envoi peut les aider à commencer leur ministère en mission, ou les aider partiellement, ou occasionnellement.
Encadrement et supervision sur le terrain
Sur un terrain culturel nouveau, les manières d’entrer en relation, de confronter les situations, de régler les conflits, d’exprimer les sentiments ou de démontrer son affection sont très différentes.
- Le missionnaire a besoin d’être conseillé, entouré, aimé. On doit s’assurer qu’il accomplit bien la tâche pour laquelle il est envoyé et qu’il continue à poursuivre les bons objectifs.
- L’Eglise qui envoie doit assumer la totalité de ses responsabilités envers ceux qu’elle a recommandés.
Partenariat entre ouvriers de 9e et 11e heure
L’Eglise d’Occident a encore un grand rôle à jouer pour l’accomplissement de l’Ordre Suprême.
- Elle envoie des missionnaires pionniers, là où ceux de la nouvelle vague ne peuvent pas aller.
- Elle travaille en partenariat avec les ouvriers des nouvelles missions des pays du Sud, là où elle est invitée et accueillie. Le but est de rendre l’effort missionnaire mondial maximal (synergie). Mais la dépendance envers l’occident (notamment en matière de finances) doit être exclue à tous prix.
Les missionnaires occidentaux sont des catalyseurs
En chimie, on définit ainsi un catalyseur :
« Une substance qui, par sa seule présence, accélère le rythme d’une réaction chimique, et qui se retrouve intacte à la fin de la réaction. »
Un catalyseur rend possible on accélère le mouvement d’envoi des ouvriers.
Les ouvriers occidentaux peuvent développer de solides relations avec ceux qui, dans leur région d’activité, montrent une passion pour servir les non-atteints.
Ces catalyseurs cherchent à être au service des mouvements missionnaires qui émergent dans les pays du Sud : ils encouragent leurs initiatives, leurs schémas d’engagement, leurs modèles de leadership et de ministère, leurs structures autochtones (et non les modèles occidentaux)
Ils ne recrutent pas des ouvriers pour leurs agences occidentales
Ces catalyseurs sont des dons apostoliques particuliers. Ils sont des facilitateurs.
Ils représentent un modèle dans certains domaines :
Ex : contextualisation de la Parole de Dieu.
Techniques pour apprendre des langues
Travail en équipe
Etre modèle signifie : donner l’exemple – aider – observer – partir.
Cela conduit les gens à l’autonomie, et non au paternalisme.
Ils sont des formateurs :
Les occidentaux accumulent plus de 200 ans d’expérience du travail en mission. Ils doivent bien gérer cet acquis, et le transmettre aux nouveaux ouvriers.
- Ils sont responsables de former de bons ouvriers autochtones
- Ils peuvent apporter des formations courtes, spécifiques, orientées vers les besoins du terrain et vers la pratique – Des formations sur le terrain, avec les outils locaux. Ceci est valable pour la formation spirituelle comme pour tout ce qui concerne la formation au développement.
Ils peuvent être partenaires dans le financement :
- Le paternalisme et la négligence sont deux extrêmes à éviter à tout prix. Le partenariat signifie que les deux parties sont responsables, chacun préserve sa dignité, et à terme, on évolue vers l’autonomie.
- L’argent en provenance de l’occident doit être utilisé le plus rarement possible, en évitant absolument la dépendance : on doit raisonner en terme de bénéfices à long terme, et non à court terme.
« Le développement est fondamentalement un processus par lequel les gens apprennent à participer de façon constructive à la résolution de leurs propres problèmes ».
Il ne s’agit pas de donner des choses aux gens ou faire les choses à leur place. Il s’agit de susciter leur enthousiasme, pour qu’ils augmentent graduellement leur implication, jusqu’à ce que le programme soit remplacé par leur entière participation, pour eux mêmes.
Ils sont des coaches et des mentors, principalement pour les jeunes leaders.
Ils peuvent être « missionnaires non-résidents ». Mais ils ont une solide expérience dans le ministère missionnaire à long terme, une forte onction et une grande maturité spirituelle. Ils inspirent, encouragent, coachent depuis l’extérieur.
Les ouvriers de la 11e heure utilisent des stratégies multiples et renouvelables
Ils utilisent les ressources en personnel qui sont localement disponibles.
Il s’agit d’appliquer le principe de formation cité par Paul à Timothée en 2 Timothée 2,2 : ceux qui sont formés par les partenaires occidentaux deviennent à leur tour formateurs de formateurs.
En vue de la multiplication, toute activité de partenaires occidentaux devrait être de former localement les personnes qui constituent les ressources autochtones.
Ils utilisent les ressources matérielles qui sont localement disponibles.
Les partenaires occidentaux doivent éviter les stratégies qui seront plus tard impossibles à gérer et multiplier localement.
Les ouvriers de la 11e heure doivent renoncer à la technologie occidentale, et travailler avec les ressources localement disponibles, et qui sont culturellement et socialement acceptables.
Ils utilisent les ressources financières qui sont localement disponibles.
Si les finances ne sont pas générées localement, tout travail est voué à l’échec tôt ou tard.
C’est une erreur de croire que les finances ne sont pas disponibles localement. C’est une erreur encore pire de prendre le raccourci du financement qui vient de l’occident, au lieu d’emprunter le chemin étroit et pierreux du financement local. Et si les fonds ne sont pas disponibles localement, il vaut mieux attendre !
Les églises des pays du Sud doivent apprendre à donner : c’est un devoir et une responsabilité ! Le paternalisme occidental ne doit pas leur voler leur part de bénédiction.
LES OUVRIERS DE LA 11e HEURE SONT RESOLUMENT CONTEXTUELS
ILS SUSCITENT DES MOUVEMENTS DE CROISSANCE INTERNE.
« L’idée de la contextualisation signifie : modeler le message de l’Evangile dans un langage et une forme de communication qui sont appropriés et significatifs pour la culture locale – et appuyer le message sur des questions qui sont cruciales dans la vie des personnes. »
Philippiens 2, 6-8 : Jésus lui-même a vécu une vie résolument contextuelle.
1 Corinthiens 9, 19-23 : Paul a vécu et enseigné la même réalité – son but avoué était de gagner le plus grand nombre de personnes à Christ.
Nous sommes appelés à « devenir des gens de la culture vers laquelle nous sommes envoyés »
Le messager, en tant que personne, doit être contextuel.
Il doit devenir quelqu’un « de l’intérieur » de la culture, surtout s’il veut susciter un mouvement interne.
La population doit accepter le messager avant d’accepter le message.
Les domaines concernés sont notamment : la langue – la nourriture – le style de vie – la relation au temps – la vie familiale – etc. Deux facteurs importants sont :
- Le facteur économique :Pour un occidental, il est pratiquement impossible de vivre entièrement de façon contextuelle. Par contre, les ouvriers des pays du Sud sont beaucoup plus proches économiquement des peuples non-atteints. C’est un atout favorable pour eux, pour mieux s’identifier à la population.
- Le facteur « Puissance » :Le missionnaire occidental est souvent formé et orienté pour toucher l’intellect. Il est surtout préparé à répandre verbalement le message de l’Evangile, et il s’attend à ce que son public comprenne intellectuellement son message.
La plupart des peuples non-atteints sont orientés vers l’expérience. Ils accordent beaucoup d’importance au fait de satisfaire les besoins physiques et émotionnels, plut^to qu’à la connaissance.
Dans ce contexte, il est plus important de démontrer la puissance que la connaissance. L’enseignant religieux est supposé être compétent au niveau de la puissance aussi bien qu’ au niveau de la connaissance (guérison physique – délivrance). Dans l’Islam populaire, toutes les méthodes de guérison sont reliées avec des pratiques religieuses.
Les ouvriers des pays du sud sont habitués à ce contexte, ils rejoignent l’affirmation de Paul dans 1 Corinthiens 2,4-5 : « Une démonstration d’Esprit et de Puissance ».
Pour eux, la déclaration verbale et la démonstration de la puissance de Dieu vont de paire, selon la prière des premiers chrétiens dans Actes 4,29-30
Le message contextuel et sa proclamation contextuelle.
Le message contextuel :
Il ne suffit pas de proclamer la Bonne Nouvelle, il faut l’apporter de manière qu’elle puisse être reçue comme une bonne nouvelle !
Jésus lui-même a adapté son message aux différents publics qu’il a côtoyés. Paul aussi.
Un message est efficace seulement s’il est contextuel. Le messager doit connaître non seulement la Parole de Dieu, mais aussi le cœur des gens, pour donner un message qui va au devant de leurs besoins.
Un message est efficace quand il va au devant des besoins ressentis des auditeurs. C’est ainsi que Jésus attirait les foules : « Il répondait à leurs besoins : physiques – émotionnels – spirituels – relationnels – pour les finances – etc. Souvent Jésus confrontait le besoin, pour établir « une piste d’atterrissage pour l’Evangile » dans la vie de la personne. »
La proclamation contextuelle du message :
Non seulement il faut travailler le contenu du message, mais aussi le moyen de communiquer ce message. Le canal par lequel le message est communiqué est déjà en lui-même un message. C’est pourquoi les moyens utilisés doivent être autant que possible adaptés au contexte.
Alors que les occidentaux sont habitués à des moyens techniques sophistiqués, les ouvriers des pays du Sud (souvent pour des raisons économiques) sont obligés d’utiliser des outils plus adaptés au contexte des peuples non-atteints.
Ex : ils observent comment pratiquent les maîtres religieux traditionnels ou autochtones, et adaptent leurs propres méthodes – Voir par exemple en pays musulman –
Seules des méthodes contextuelles conduiront à un mouvement de croissance interne, parce-qu’elles peuvent être facilement reproduites.
Implanter des églises de façon contextuelle.
- L’implantation contextuelle d’églises vise à créer des mouvements d’implantation d’églises, pas seulement à planter des églises individuelles.
C’est seulement un mouvement d’implantation d’églises qui peut toucher un pays entier avec l’Evangile. Qu’est ce qu’on entende par là ?
« Il s’agit d’une croissance rapide et exponentielle d’églises autochtones, qui elles-mêmes plantent des églises autochtones, dans une population ou un groupe ethnique donné. »
Ainsi les missionnaires pionniers doivent dès le départ mettre en place des stratégies spécifiques qui visent à créer un mouvement d’implantation d’églises : ainsi, ils pourront arriver au but fixé, à savoir saturer un peuple avec l’Evangile !
Les caractéristiques générales d’un mouvement d’implantation d’églises sont :
- la prière – répandre abondamment la Parole de Dieu (Evangélisation)
- une direction d’église assurée par des dirigeants locaux laïcs
- des cellules ou églises de maisons
- une multiplication rapide
- etc.
Quand une église est implantée, elle doit être missionnaire dès le départ. Elle doit réaliser qu’elle ne peut pas seulement recevoir les bénédictions de Dieu, mais aussi les partager.
- L’implantation contextuelle d’églises met en œuvre une Evangélisation « OIKOS » (OIKOS en grec = famille, ménage, foyer)
Les missionnaires occidentaux sont généralement bien formés pour l’Evangélisation personnelle. La plupart des sociétés non-occidentales mettent une valeur plus importante sur la famille élargie et la communauté que sur l’individu. Dans ce contexte, l’évangélisation doit viser à gagner des familles entières et les réseaux sociaux.
– « Jésus a constamment cherché à envahir les groupes « Oikos ». Il savait que la seule manière de partager l’Evangile était de pénétrer ces groupes de personnes… Au premier siècle, la pénétration des « Oikos » constituait le cadre du ministère. Actes 16 nous montre par exemple que Lydie et le geôlier de la prison de Philippes se convertissent avec les membres de leur « Oikos ».
– Comme le Saint-Esprit a conduit Pierre chez Corneille (Actes 11), le planteur d’églises sera conduit à chercher un « homme de paix » ou une « femme d’honneur », qui vont leur ouvrir leurs réseaux de relations sociales.
Jésus a enseigné la même démarche lorsqu’il a envoyé les disciples deux par deux Luc 10,1-9
– Dans ce cadre, l’Evangélisation vise les chefs de foyers : ce sont de futurs leaders potentiels, leur maison est un lieu potentiel de cellule et d’église. Ils constituent une tête de pont en direction de cette communauté. Les missionnaires se concentrent sur ces hommes (femmes) clefs, ils les forment, et comptent sur le ministère du Saint Esprit pour atteindre tout le groupe au moyen de ces nouveaux chrétiens.
– OIKOS signifie non seulement famille, mais aussi race, tribu : le but est d’amener à Christ une entité homogène entière. Mac GAVRAN a insisté sur ce concept :
« Cette forme d’implantation d’églises permet à des personnes d’un même groupe ethnique de devenir de vrais chrétiens sans dislocation sociale. Ils restent en contact avec leurs parents non-chrétiens, ils permettent à d’autres entités du même groupe de se convertir également au fil des années, grâce à un enseignement convenable, et de former des églises autochtones »
Les ouvriers de la 11e viennent pour la plupart d’arrière-plan culturel tourné vers l’OIKOS. Ils seront donc à l’aise avec ces stratégies.
- Les démonstrations de puissance font partie intégrante du processus d’implantation contextuelle d’églises.
La confrontation de puissances fait partie intégrante du processus d’implantation d’églises. Dans un contexte pionnier, dieu prend plaisir à confirmer la venue de Son règne par des signes et des miracles.
Une église contextuelle
Une implantation contextuelle d’églises engendre des églises adaptées au contexte.
- Les églises de maison constituent la structure normale et normative de l’EgliseNous voyons cela dans le nouveau testament et dans l’histoire de l’église primitive. Les chrétiens se réunissaient dans les maisons, il a fallu attendre 200 ans après Paul pour que les premiers bâtiments apparaissent.
Dans le mouvement actuel, on met l’accent sur « l’Eglise de la ville » – des groupes de maisons conduits par des Anciens qui se réunissent dans des milliers de foyers – plutôt que sur les dénominations. En outre, dans de nombreux contextes hostiles, cette forme d’églises est beaucoup plus performante pour la multiplication et plus résistante aux persécutions.
- L’Eglise est perçue comme un organisme, et non une organisation – la vie de l’Eglise met en priorité les relations et non les programmes.L’accent est mis sur les familles : une famille est un organisme dont les membres sont interdépendants, ce n’est pas une organisation qui fixe des jours de rencontres.
- Les dirigeants sont des Anciens qui continuent à exercer une profession, et non des pasteurs à plein temps.Les chefs de foyers qui dirigent les cellules de maisons travaillent comme des faiseurs de tentes. Les Responsables laïcs sont la clef d’une croissance rapide. Ils ont une personnalité et une vie spirituelle mûres. Ils sont formés sur le terrain, souvent au moyen de cours bibliques par correspondance adaptés à leur contexte.
Le modèle corinthien des rassemblements : chacun est participant.
Lire : 1 Corinthiens 14
- La forme de l’Eglise est contextuelle.Les planteurs d’églises doivent se montrer flexibles et encourager une approche contextuelle des formes extérieures de l’Eglise, dans le cadre défini par le Nouveau Testament.
Ex : Comment les chrétiens se font-ils appeler ? – Dans de nombreux endroits, le mot
chrétien est assimilé avec le mot « occidental »
Quelles formes de prière les chrétiens adoptent-ils ? – Quelles formes d’adoration ?
Jours et horaires des rencontres ? – Lieux de rencontres ?
Les ouvriers de 11e heure se montreront flexibles, capables de s’adapter, et les églises qu’ils vont engendrer également : ils auront appris à discerner ce qui est essentiel (ils seront dogmatiques dans ces domaines) de ce qui est non-essentiel (là, ils seront sensibles aux approches les plus convenables sur le plan culturel).
- En direction d’un mouvement de croissance interneSouvent l’implantation d’églises aboutit seulement à établir une nouvelle structure dans une communauté, ou en marge de la communauté, et essayer de tirer les gens à l’intérieur. Même si elles semblent adaptées au contexte, ces églises sont perçues comme une structure nouvelle qui prend la place des formes traditionnelles de communion au sein de la communauté, de relations sociales et de structures d’autorité.
Dans un mouvement de croissance interne, l’Evangile se répand au travers des réseaux de relations existants dans la communauté.
LES OUVRIERS DE LA 11e HEURE SONT RADICALEMENT ENGAGES ET TRES FLEXIBLES
LES OUVRIERS DE LA 11e HEURE SONT L’ARMEE DE LA FIN, L’ARMEE DU DERNIER CHAPITRE DE LA MISSION
- Ils vont toucher tous les peuples encore non-atteints.
- Ils s’attaquent aux méga-villes du 21ème siècle.