L’envol comme les aigles !

« Mais ceux qui espèrent en l’Éternel renouvellent leur force. Ils prennent leur envol comme les aigles; ils courent et ne se lassent pas. Ils marchent et ne se fatiguent pas. »  Ésaïe 40.31

Voici un des nombreux passages magnifiques qui nous comparent aux aigles. Il y a même des passages des Écritures où Dieu lui-même est comparé à un aigle. Qu’y a-t-il de particulier chez ces oiseaux créés pour que Dieu, le Créateur tout-puissant, se compare lui-même et qu’il compare ses enfants à ces oiseaux? Qu’est-ce que ces comparaisons nous communiquent sur la richesse de notre relation avec Dieu? Il est bien clair que, pour répondre à cette question, nous devons considérer la nature de l’aigle lui-même, de même qu’étudier les passages bibliques qui parlent des aigles.

Col Stringer, auteur et écologiste, raconte une histoire passionnante qui lui est arrivée alors qu’il observait un aigle au cours d’un orage. Il décrit l’incroyable violence de la tempête : les arbres ployant en gémissant et les oiseaux criant, terrifiés et frappés de panique, cherchant à fuir l’orage ou à trouver un abri. Les éclairs « striaient le ciel, frappant la terre avec une puissance si dévastatrice que, sous l’impact, la maison en tremblait ». Au cœur de ce déploiement de puissance, il aperçoit un aigle au beau milieu de la tempête, tournoyant, piquant, planant en suivant les courants aériens, bougeant à peine l’extrémité de ses ailes afin de se diriger.

« Voilà que s’offrait à ma vue une créature nullement intimidée, pas le moindrement affectée par la furie des éléments déchaînés, une créature qui, plutôt que de fuir l’orage, avait découvert le secret de la maîtrise de sa puissance. […] L’aigle a gardé ses puissantes ailes ouvertes et s’est laissé porter par les courants aériens. »

Il explique comment l’aigle a utilisé courageusement les forces mêmes qui le menaçaient pour s’élever dans les airs au-dessus de toute l’agitation et la confusion de l’orage. Il fait ensuite un lien entre cette image et le verset cité précédemment. Plutôt que de chercher à fuir les forces et les problèmes qui nous assaillent dans nos vies ou à nous en cacher, comme le faisaient les autres oiseaux au cœur de l’orage, nous sommes appelés à étendre nos ailes comme le font les aigles. Lorsque nous faisons confiance à Dieu de tout notre cœur, nous sommes alors capables de nous élever au-dessus de nos problèmes et de nous laisser porter par les forces mêmes qui cherchent à nous détruire.

L’image de l’aigle dans la tempête et la comparaison qui est faite peuvent être d’un grand réconfort pour nous. Il ne fait aucun doute que le passage d’Ésaïe 40 a pour but de nous réconforter. Les Israélites avaient été déportés en exil. Ils avaient subi la punition qui leur avait été prophétisée et qu’ils méritaient amplement. Ils avaient été écrasés par les puissances mondiales de l’Assyrie et de Babylone.

C’est dans ce contexte sans espoir qu’Ésaïe leur a communiqué ces paroles de réconfort, de salut et de rétablissement. Le verset 27 révèle qu’Israël en exil avait commencé à croire que Dieu les avait oubliés. Pourtant, le Dieu créateur tout-puissant est la source de toute force et il promet que ceux qui espèrent en l’Éternel prendront leur envol comme les aigles. L’aigle est évidemment utilisé comme symbole de la force sans cesse renouvelée.

Lorsque, comme Israël, nous devenons fatigués de tous les problèmes et les difficultés qui nous assaillent ou lorsque nous commençons à douter de la providence de Dieu, nous pouvons trouver un réconfort immense dans ce passage où Dieu nous compare à un aigle. Lorsque nous mettons notre confiance en notre Père tout-puissant, que nous nous appuyons sur la source de toute force, nous sommes comme cet aigle qui ne se fatigue jamais dans la tempête.

On trouve également une comparaison avec l’aigle dans le Psaume 103 :« Mon âme, bénis l’Éternel! […] C’est lui qui te fait rajeunir comme l’aigle » (versets 1 et 5). Je me suis souvent demandé ce que signifie « te fait rajeunir comme l’aigle ». Contrairement à ce que prétendent les mythes anciens, il n’y a aucune preuve indiquant qu’un aigle puisse plonger dans la mer et en ressortir rajeuni, toute trace de vieillesse ayant disparu comme par magie. D’autres commentateurs pensent que la promesse de rajeunissement « comme l’aigle » pourrait avoir un lien avec la longue durée de vie de l’aigle comparée à celle d’autres oiseaux.

Pour faire suite à ses observations et à ses recherches sur les aigles, Col Stringer propose une autre idée. Il explique qu’il vient un temps dans la vie de l’aigle où son vol est ralenti à cause de plumes problématiques qui émettent un sifflement lorsqu’il est en vol, avertissant les proies de son approche, ou encore lorsque ses serres et son bec deviennent moins tranchants. À ces moments-là, les aigles subissent des transformations à la suite desquelles ils s’en trouvent comme rajeunis. Ils peuvent se retirer dans des endroits très élevés pour muer afin que leurs plumes soient remplacées ou pour tout simplement arracher eux-mêmes leurs plumes problématiques. Ils peuvent aussi aiguiser leur bec et leurs serres par un long processus d’affûtage, les frottant sur une pierre qui convient. Après cela, l’aigle peut une fois de plus voler, planer et chasser comme un jeune aigle et être ainsi « rajeuni ». C’est ainsi que l’aigle peut vivre jusqu’à 80 ans, alors que la plupart des oiseaux ont une durée de vie de 10 à 30 ans.

Cette comparaison que l’on trouve dans les Écritures confirme la promesse d’Ésaïe 40.31 selon laquelle Dieu nous donne tout ce dont nous avons besoin. Cette promesse inclut le renouvellement continuel de notre force que Dieu accomplit tout au long de notre vie. Tout comme pour l’aigle, ce processus de rajeunissement peut demander un certain affûtage dans nos vies ainsi que le retranchement de choses qui nous empêchent de servir Dieu comme il le désire. Par la force de Dieu, nous sommes rajeunis comme les aigles et nous recevons la force de faire face aux problèmes et de nous élever au-dessus des obstacles qu’il met sur notre sentier.

Nous trouvons aussi des passages dans les Écritures où Dieu se compare lui-même à un aigle. Moïse, dans son cantique pour le peuple d’Israël, parle de Dieu qui prend soin de Jacob :

« Il en prenait soin, […] pareil à l’aigle qui éveille sa nichée, voltige sur ses petits, déploie ses ailes, les prend, les porte sur ses plumes. L’Éternel seul le conduisait et il n’y avait avec lui aucun dieu étranger » (Dt 32.10-12).

Voilà l’image d’un aigle apprenant à ses petits à voler.

On dit que, lorsque vient le temps pour les aiglons d’apprendre à voler, la mère commence par voltiger au-dessus du nid pour leur montrer à quoi servent les ailes. Les aiglons commencent à l’imiter et font battre leurs ailes sur les bords du nid et entre les branches. Lorsqu’ils se décident à plonger dans le vide et à quitter le nid, souvent ils tombent au lieu de planer. Quand cela arrive, la mère aigle vole au-dessous d’eux et les transporte sur ses ailes jusqu’à ce qu’ils puissent voler ou jusqu’à ce qu’ils soient en sécurité.

Dieu se sert de cette image de la nature pour illustrer la relation entre lui et son peuple. Il a soutenu Israël dans le désert par sa puissance et son amour. De plus, nous savons que notre Père céleste ne change pas; cette image peut donc être utilisée pour décrire les soins que Dieu nous prodigue dans son alliance. Nous ne pouvons planer seuls dans cette vie. Dieu nous donne non seulement sa force pour voler, mais il nous transporte également sur ses ailes.

Quel merveilleux réconfort trouvons-nous dans la Parole de Dieu! Ces trois magnifiques passages des Écritures forment une image glorieuse qui illustre clairement l’amour de Dieu pour nous et tous les bons soins qu’il nous prodigue. Tout comme un aigle renouvelle ses forces et peut s’élever au-dessus de la tempête, de même Dieu nous donne sa force lorsque nous espérons en lui. Il nous rend capables de nous élever au-dessus des tempêtes de notre vie. Tout comme un aigle prend si bien soin de ses petits, les transportant sur ses ailes lorsqu’ils sont incapables de voler, de même Dieu soutient ses enfants. De plus, nous pouvons trouver refuge sous ses ailes : « Il te couvrira de ses plumes, tu te réfugieras sous ses ailes; sa vérité est un bouclier et une cuirasse » (Ps 91.4).

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