Les émergents aiment beaucoup parler de « non encore chrétiens » plutôt que de « non-chrétiens ».
Notre terminologie témoigne d’une manière de penser. « Non-chrétien » rend compte du fait qu’il y
a ceux du dedans et ceux du dehors, ceux qui appartiennent au groupe et ceux qui n’y appartiennent
pas. Cette manière de dire exprime une exclusion, voire une aliénation. « Non encore chrétien »
évoque un accueil, de l’espoir et la foi en Dieu. Cette formule ouvre, tandis que la première ferme.
Parlons « ensembles ». Il y a des ensembles fermés, des ensembles flous et des ensembles centrés.
Les « ensembles fermés » dans la dynamique des groupes sont en partie définis par leur liste de
membres, leurs codes moraux et culturels et leurs convictions fondamentales. Ces groupes sont «
entourés » d’une barrière protectrice et exclusive. Au centre ils n’ont pas de définition claire. Les
ensembles flous n’ont ni marque limitative à la périphérie, ni définition claire au centre. Ils sont
mous et flous partout. Ce sont des gens qui se retrouvent sans but clair. Dans l’histoire d’un groupe,
la période « ensemble flou » peut aussi marquer le début ou la fin d’un mouvement.
Les ensembles centrés sont clairement définis en leur centre et sont flous à la périphérie. Les
personnes sont définies par rapport à leur distance du centre. L’image qui exprime bien cette réalité,
c’est celle de ces grands espaces australiens qui ont des puits attirant le bétail, mais aucune barrière.
Tant qu’il y a un puits rempli de bonne eau, le bétail ne s’aventure jamais trop loin. En foi
chrétienne, le puits, c’est le centre ferme, clairement défini autour de la personne de Jésus Christ et
de quelques croyances fondamentales, centrales, non négociables, fondées sur une haute estime de
la Bible. On est tellement content d’avoir trouvé le puits, le centre, qu’on veut en faciliter l’accès à
d’autres. On permet aux gens de s’approcher de Jésus, de lieux divers et de distances différentes, et
personne n’est jugé comme étant dehors. Il doit donc y avoir des « lieux de recherche » où les gens
peuvent poser leurs questions et avancer à leur rythme vers Jésus Christ et nous avec eux. Dans un
ensemble centré, on se voit comme des compagnons de voyage.
Personnellement cette approche m’aide à me placer à côté des gens et non pas en face. Je peux
admettre mes faiblesses, ce qui me donne l’occasion de mettre en évidence Jésus ! Je n’ai rien à
prouver, rien à « atteindre ». Ce qui m’est demandé, c’est d’accompagner et de présenter Jésus aux
moments opportuns.
L’Eglise, des personnes d’un ensemble centré
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