La Mission Aujourd’hui

La mission à l’aube du 21ème siècle

« Chaque génération doit reconsidérer les besoins propres à son époque et ses réalités »
(M . GRIFFITH dans : « Envoyer, c’est partir un peu »)

De nouvelles données et de nouveaux défis se présentent à ceux qui sont impliqués dans travail missionnaire. Nous vous présentons 7 réalités actuelles :

1/ Le déplacement des forces du christianisme et de la force missionnaire mondiale.

Traditionnellement, le christianisme était le plus fort et le plus nombreux dans le monde occidental (Europe de l’Ouest – Amérique du Nord – Australie – Nouvelle Zélande).
Aujourd’hui, près de 80% des chrétiens nés de nouveau se trouvent dans les pays « du Sud » (Amérique Latine – Afrique – Chine – Asie du Sud).
Ainsi :

  • Les pays traditionnellement pourvoyeurs en missionnaires, envoient de moins en moins de missionnaires, et leur financement devient souvent difficile.
  • Les pays occidentaux, en plein déclin spirituel, ont eux mêmes besoin d’être re-évangélisés.
  • Les églises des pays du Sud ont commencé à lever leurs forces missionnaires, avec des potentiels nouveaux et des méthodes différentes.

2/ Soyons sensibles aux multiples bouleversements géopolitiques de notre époque !

Sachons discerner dans les évènements de notre époque, les opportunités et les temps de Dieu.

→ C’est un temps de défis nouveaux et de grandes brèches !

Certains pays traditionnellement fermés deviennent « ouverts » !

Voyons l’exemple des pays communistes : l’Europe de l’Est et la Russie se sont ouverts de façon extraordinaire au seuil des années 1990 !
Certaines régions musulmanes peuvent s’ouvrir partiellement, suite à un changement de gouvernement, à une réforme interne, etc.

Des pays s’ouvrent à l’Evangile, avec une grande population à toucher. D’autres pays se referment.

Sachons tirer profit des opportunités de Dieu pour annoncer l’Evangile et travailler pendant qu’il fait jour !

Dans certains pays officiellement fermés à l’Evangile, Dieu suscite de nouvelles possibilités. Des missionnaires « faiseurs de tentes » pénètrent aujourd’hui dans de nombreux pays, dans toutes sortes de milieux.

Dieu n’est pas à court de ressources :Il ouvre des chemins originaux pour toucher les peuples et les individus non-atteints.

Déplacements et mobilité de la population mondiale.

Diverses circonstances ont amené des déplacements de populations importants ces dernières décennies :

  • L’urbanisation, la migration vers les villes constituent un phénomène mondial, qui a touché également les Pays en Voie de Développement. Entre 1980 et 2000, la migration de plus d’un milliard de gens vers les villes constitue le plus grand mouvement migratoire de toute l’histoire. Les villes sont désormais un champ de mission complexe, avec toutes sortes de groupes de population à toucher.
  • Les guerres, les famines, les catastrophes naturelles, la pauvreté, ont obligé des populations entières à quitter leur région d’origine, pour s’implanter dans d’autres régions, voire d’autres pays. On recense plus de 20 millions de « réfugiés » sur la planète.

3/ Les effets de la mondialisation.

Les étudiants, les intellectuels, les hommes d’affaires, etc. s’expatrient de plus en plus facilement, parfois pour de longues durées. Par ce moyen, le Seigneur amène devant notre porte, des personnes qui vivent normalement dans des pays difficiles à atteindre (Chinois – étudiants de pays musulmans- réfugiés – etc.).

La mission commence à notre porte !

Nous avons à notre porte aujourd’hui des groupes ethniques variés, qui ont besoin d’être évangélisés, en tenant compte de leur spécificité.

Les églises locales qui forment des disciples, évangélisent, cherchent à implanter des églises dans leur entourage et leur pays, sont les plus efficaces pour envoyer des ouvriers qualifiés au loin.

→ Certains caractères propres à la mission transculturelle sont aujourd’hui nécessaires pour l’évangélisation locale, dans le but d’annoncer l’Evangile à « toutes les ethnies ».

  • La mobilité des personnes et le développement de la communication à l’échelle planétaire engendrent une certaine « uniformisation de la culture », surtout en milieu urbain.

C’est un atout dont il faut tenir compte pour annoncer l’Evangile du Royaume : les racines et particularités culturelles profondes s’effacent chez certains, alors qu’elles ont exacerbées et mises en avant par d’autres. Le messager de l’Evangile doit faire preuve d’une grande sensibilité à ces facteurs…

4/ Le défi des peuples non- atteints

Il reste sur la surface de la terre, plusieurs milliers de peuples non-atteints.

Parmi ces peuples, certains ont quelques convertis à Christ, parfois quelques petites églises, d’autres n’ont pas encore de convertis connus. Ils n’ont pas en leur sein, une église assez forte pour suffire à l’évangélisation de leur peuple.

Ces peuples présentent des traits sociologiques et ethniques qui les différencient de toute tradition culturelle des églises existantes. Pour les atteindre, les stratégies classiques d’Evangélisation sont insuffisantes.

La diversité ethnique est redevenue une réalité concrète dans le monde actuel, comme aux temps apostoliques.

La décolonisation et l’indépendance politique des états après 1945, ont créé des frontières artificielles.

On raisonne aujourd’hui en termes d’ethnies non atteintes ou non évangélisées.

Ex. du Tchad : on parle de près de 35% de chrétiens dans tout le pays (dont 15% d’Evangéliques)

Mais on recense 126 groupes ethniques ou langues. En 2000, on estimait qu’environ trente (30) ethnies n’avaient pas d’église autochtone, capable de se reproduire, et sont non atteintes, certaines n’ont même pas un seul converti !

L’Evangélisation des groupes ethniques ou sociaux aborde désormais ceux ci dans leur ensemble

et non plus seulement selon la perspective individualiste de l’occident. Cela signifie que l’oeuvre missionnaire se concentre sur les peuples, sur les groupes, et pas seulement sur les individus.

Un grand nombre d’ouvriers transculturels, avec diverses qualifications, reste nécessaire pour atteindre ces populations.

5/ La mission transculturelle change de visage.

« Les missionnaires d’aujourd’hui ne conviennent plus aux modèles traditionnels »

Les jeunes générations ont d’autres attentes, d’autres modes de fonctionnement.

  • La vocation missionnaire n’est plus considérée comme le fruit d’un « appel mystique » :
    Elle s’inscrit dans le cadre d’un processus dans la vie du missionnaire, plutôt qu’une vocation définitive. De moins en moins de personnes s’engagent pour un service à long terme : elles commencent par une expérience partielle, à court terme. Elles demandent également un accompagnement concret de la part des ceux qui les envoient.
  • Les formes de travail missionnaire sont devenues multiples.Il y a de plus en plus de missionnaires « à court terme »Cependant, sur les terrains pionniers (parmi des ethnies non-atteintes) la présence de missionnaires à long terme est encore indispensable.

    Les missionnaires traditionnels (souvent « généralistes ») sont en voie de disparition, alors que de plus en plus de missionnaires sont des « spécialistes ». Toutes sortes de compétences sont nécessaires en mission (traducteurs de la Bible – informaticiens – techniciens – agronomes – enseignants de la Bible et planteurs d’églises – personnels médicaux, éducatifs – etc.)

    La fin du 20ème siècle a vu l’émergence des missionnaires « faiseurs de tentes » – des missionnaires « non résidents » – des missionnaires qui interviennent dans les situations d’urgence – etc.

  • Les structures missionnaires sont en mutation :
    on met de plus en plus l’accent sur le travail en équipe, les relations avec d’autres missions, le partenariat avec les églises nationales existantes.

    • Après la seconde guerre mondiale et avec la décolonisation, les courants de pensée se sont profondément modifiés, notamment en Afrique et en Asie du Sud-Est. Le travail des missionnaires et le type de relations avec les autochtones ont été notoirement affectés.
    • Il y a également une plus grande insistance sur le rôle et la participation de ceux qui soutiennent l’oeuvre missionnaire depuis la base d’envoi.
    • Compte tenu des difficultés financières rencontrées par les sociétés missionnaires, les envoyés capables de subvenir à leurs propres besoins sont de plus en plus recherchés.
  • Il y a « internationalisation » de la mission :Désormais, des missionnaires de pays traditionnellement envoyeurs, côtoient sur le terrain, des missionnaires en provenance de « nouveaux pays ». De plus en plus de retraités se lèvent aussi pour la mission.Les équipes et leur leadership deviennent de plus en plus multi-nationaux et multi-générationnels.
  • Le style de leadership en mission est en pleine mutation :D’une part, les nouveaux missionnaires attendent un leadership plus adaptable, plus flexible et consultatif, qui prend en compte leurs besoins et leur participation.D’autre part, les églises nationales dans les pays du Sud disposent de cadres et de leaders reconnus, qui sont aujourd’hui des partenaires.

    Ainsi, les structures missionnaires deviennent flexibles et dynamiques : elles doivent servir, et non plus contrôler. Pour maintenir les équipes et faire progresser le travail, les leaders missionnaires sont appelés à orienter l’autonomie et la diversité sur le terrain, dans le cadre d’une vision et de valeurs communes.

  • L’heure est aux partenariats entre sociétés missionnaires et églises nationales, afin de mobiliser toutes les ressources du monde chrétien, pour produire un résultat maximal dans la formation des ouvriers, dans les stratégies de conquête des peuples non atteints. Le temps où chaque mission travaille dans son coin tend à s’estomper (il existe encore des irréductibles…)Nous sommes au temps de la synergie dans le partage des ressources et des activités, qui devrait conduire à plus de vitalité et d’efficacité dans l’oeuvre missionnaire.
  • La perspective « holistique » : l’approche de l’Evangélisation prend en compte les besoins de l’homme dans son intégralité (corps – âme – esprit). Le ministère de compassion pour les hommes et pour la justice sociale accompagne l’annonce de l’Evangile.

6/ Le réveil des autres religions mondiales : un défi pour le christianisme !

Depuis les années 1970, nous assistons à un réveil de l’ISLAM, avec une volonté ouverte et une stratégie pour conquérir la terre entière.

Près d’1,5 milliard d’hommes sur la terre se disent musulmans aujourd’hui, soit 20% de la population mondiale.

  • Le Bouddhisme, l’Hindouisme, autres grandes religions mondiales, sont devenus plus radicaux dans les pays où ils sont historiquement implantés. Les religions animistes traditionnelles de certains pays, se sont aussi renforcées dans de nombreux cas (grâce à la politique de « retour aux sources » mise en avant par certains politiciens)
  • En occident, nous sommes témoins d’une recrudescence de l’occultisme, de religions et pratique ésotériques, et d’une résurgence de certains cultes ancestraux ou traditionnels.
  • En tous lieux aujourd’hui, l’accomplissement final de l’Ordre Suprême laissé par le Seigneur en Matthieu 28, 18-20, , demande à l’Eglise un effort ultime et concerté.

7/ Le prix à payer pour la mission mondiale est toujours aussi élevé

comme aux premiers jours de l’Eglise. La jeune force missionnaire veut utiliser au maximum les talents et dons que Dieu lui a donnés, pour glorifier Son Nom sur toute la terre – Matthieu 25, 14 – 30

Conclusion :

Accomplir l’ordre suprême au 21ème siècle.

Pour achever la tâche missionnaire, il nous faut comme point de départ une percée dans chaque groupe ethnique. Ensuite, le Royaume doit être établi par une communauté de croyants consacrés.

Regroupons :

  • tous les efforts missionnaires planifiés ;
  • toutes les initiatives créatrices ;
  • tous les sacrifices que nous pouvons consentir.

Engageons nous dans une intercession puissante, recevons un amour divinement inspiré, et une foi en Dieu indestructible.

Suite à l’élan donné par le mouvement AD 2000 dans la décennie 1990-2000, mettons encore plus l’accent pour :

  • Maintenir l’élan, dans la croissance, le recrutement de missionnaires, surtout dans les P V D.
  • Développer le partenariat : travaillons ensemble, humblement, avec ceux qui ont le même appel.
  • Bien cerner et définir la vision : « gardons une vision claire et simple, de telle sorte que le chrétien ordinaire puisse la saisir et se lever pour la soutenir ! »

Nous devons notamment insister sur les points suivants :

L’évangélisation et la mission mondiale sont l’affaire de toute l’Eglise – Corps de Christ, répandue sur la surface de la terre. Le temps est à la mobilisation de toutes les ressources et de toutes les forces de l’Eglise, au partenariat et la collaboration entre toutes les parties du Corps, afin d’achever la tâche, et ouvrir le chemin pour le retour de Christ et l’installation de son règne sur la terre.

La mission mondiale est avant tout un combat spirituel, qui s’intensifie dans les temps actuels. Nos efforts pour atteindre les peuples non- atteints de la terre doivent être accompagnés d’un mouvement d’intercession et de combat spirituel correspondant.

La Mission mondiale a toujours exigé et exige encore aujourd’hui de notre part un sacrifice énorme, en nous rendant « serviteurs de tous, afin de gagner le plus grand nombre » – 1 Corinthiens 9,19

N’oublions pas que « l’Evangile est une Puissance de Dieu, pour le salut de celui qui croit »Romains 1,16. Le Seigneur a déjà pourvu à tout, pour que nous réussissions !

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