Lorsqu’il s’agit de choisir des leaders : Dieu met plus l’accent sur le développement du caractère, de la sagesse et de la piété de la personne que sur son instruction. Dieu ne valorise pas l’ignorance, mais la formation académique n’est pas la priorité.
Le Nouveau Testament présente tous les chrétiens comme des ministres : il n’y a plus de distinction entre « clergé » et « laïcs ». Dans l’Eglise, deux groupes de fonctions sont présents : ceux qui ont fonction de direction et ceux qui ont fonction de membres.
C’est au Moyen Age que le clergé a progressivement émergé comme une classe d’érudits : la pensée religieuse de notre époque reste marquée par ce fait. Progressivement, les exigences académiques ont remplacé les exigences bibliques pour le ministère. L’intellectualisme s’est développé au point que beaucoup de ministres aujourd’hui sont incapables de répondre aux besoins concrets des gens, certains même renient l’autorité de la Bible et de Jésus Christ !
Ainsi, l’Eglise a permis à l’instruction supérieure de dominer la préparation au leadership : Instruction équivaut à Ministère.
Les prêtres ont pris la place des Anciens :
Traditionnellement, le mot « Prêtre » renvoie aux notions de : médiateur – classe spéciale de leadership – sainteté –
En grec : prêtre se dit « hierus » qui vient du mot « hieros » = saint, sacré.
Le clergé est devenu une classe de professionnels :
Les membres du clergé (prêtres) sont devenus une classe à part, différente des laïcs. (Clergé vient du latin « clericus » qui signifie prêtre)
Progressivement, l’homme qui voulait faire « profession de Christ » devenait prêtre : ainsi la classe des prêtres est devenue une classe de professionnels. Ceux qui faisaient profession de Christ entraient dans un ordre religieux, faisaient des vœux et prenaient des engagements envers Dieu et envers un groupe particulier (chasteté – pauvreté – obéissance aux dirigeants).
Les membres des sociétés religieuses sont devenus des professionnels : ils recevaient une formation théologique et professionnelle, puis étaient ordonnés dans une dénomination particulière.
La « profession » du ministère a généré deux fausses conceptions :
1- Ceux qui sont impliqués dans le ministère doivent être soutenus financièrement par l’Eglise ou par des dons. Il y a eu des excès dans ce domaine !
Or, pour être ancien, la Bible dit que la personne doit être libérée de la cupidité et de l’amour de l’argent (1 Timothée 3,3)
2- Seuls ceux qui sont à plein temps et supportés financièrement par l’Eglise font l’œuvre de Dieu de façon complète, dans leur emploi du temps et dans leur engagement. Ainsi, le « ministre ordonné » (payé) fait tout le travail de l’église !
Le ministère est devenu « un office ou une fonction », c’est-à-dire une responsabilité professionnelle.
- Les gens pensent qu’ils réalisent leur fonction ministérielle en accomplissant des cérémonies, en ayant un titre ou un nom, ou en recevant les gens dans un bureau !
- Les gens pensent que c’est un système ecclésiastique qui confère l’autorité dans le ministère et qui donne un titre, alors que c’est Dieu qui donne à quelqu’un l’autorité pour exercer un ministère (les hommes ne peuvent que reconnaître le choix de Dieu)
- L’ordination est considérée comme un acte qui investit officiellement une personne d’une autorité lui permettant d’avoir des fonctions ministérielles. « Ordonner » quelqu’un au ministère signifie l’établir officiellement dans un travail et régler ses activités ministérielles. Or dans la Bible : un homme n’est pas ordonné par d’autres hommes pour qu’il puisse agir. Au contraire, il est reconnu par les hommes parce qu’il a déjà porté du fruit, il a déjà agi dans le ministère que Dieu lui a confié. L’ordination suit le ministère !
Laïcs et Ministères :
Laïc vient d’un mot qui signifie : « du peuple, profane ». Cela signifie aussi à certaines époques : « non sanctifié ». On définit les laïcs comme ceux qui ne font pas partie du clergé.
Actes 4,13 : les religieux considéraient les apôtres de Jésus comme des « hommes du peuple sans instruction »
L’Eglise a progressivement créé un contraste flagrant entre « laïcs », qui sont occupés aux choses moins importantes de la vie, et « le clergé » qui s’occupe des choses spirituelles et importantes de la vie.
Le leadership biblique
Dans la première église, chaque membre de chaque congrégation jouait un rôle actif dans la vie de l’Eglise. Tous les croyants avaient accès aux Dons et Ministères cités dans 1 Corinthiens 12 et Romains 12,2-8, sans qu’ils aient forcément des titres.
La 1ère église considérait l’exercice pratique du ministère comme beaucoup plus important qu’une position. Le travail comptait plus que la position, l’Eglise mettait plus l’accent sur la fonction des saints que sur leur position officielle.
Actes 6:3 montre que pour établir une position officielle, les croyants et les apôtres choisissaient parmi les membres qui avaient déjà démontré leur sagesse, leur onction et leur caractère.
–> L’Eglise devrait toujours choisir parmi ses membres, ceux qui fonctionnent déjà dans le domaine de leur appel : c’est l’homme qui sanctifie la position, et non l’inverse !
La capacité de fonctionner est fondée sur l’aptitude et le service déjà en action, plutôt que sur un rang ou un titre. Il ne s’agit pas de « remplir des postes » dans l’église !
L’Eglise du premier siècle reconnaissait deux fonctions officielles : ancien et diacre. Chaque église locale était supervisée par des évêques ou anciens, alors que les diacres exerçaient le ministère envers les besoins domestiques du peuple. Mais un cœur de diacre était exigé pour chaque évêque (Polycarpe de Smyrne, 110 – 117 ap. JC)
Progressivement, un évêque local a reçu de plus en plus d’autorité, accomplissant la plupart du travail du ministère. Un nouveau gouvernement s’est mis en place, et l’évêque local a reçu une autorité suprême.
« Nous devons considérer l’évêque comme le Seigneur Lui-même » – Ignace d’Antioche –
Les anciens sont devenus des enseignants et pasteurs – Les évêques ont pris la place des apôtres, prophètes ou évangélistes – Les diacres sont devenus principalement serviteurs des anciens et évêques – Les membres ont délaissé « le ministère du Seigneur ».
Concept de ministre et de ministère dans le Nouveau Testament
Dans le N.T = « exercer le ministère » est un verbe, un acte de service, il était compris comme étant inséparable de la foi chrétienne.
Aujourd’hui, un « ministre » désigne un pasteur qui a été consacré au ministère, quelqu’un qui fait l’œuvre de Dieu à plein temps. C’est un nom donné à quelqu’un qui a obtenu une position religieuse.
Eglise primitive –> | Histoire de l’Eglise | –> Aujourd’hui | |
« Ministre » ou « Exercer le ministère »Grammaticalement : Un verbe, un mot d’action Théologiquement : |
« Ministre »
Grammaticalement : Théologiquement : |
Evolution sur le plan grammatical :
Au départ, « exercer le ministère » était un verbe, un mot d’action. Tous les croyants avaient un ministère actif, sérieux, fonctionnel, travaillant pour le Seigneur et pour son peuple. La charge du travail de l’église ne reposait pas sur un titre, un salaire, ou une position, mais elle reposait sur l’action, l’engagement, le service individuel. Tous les chrétiens agissaient en accomplissant le ministère.
Avec le temps, le mot « ministre » a fait référence au nom, au titre, à la position et au salaire de certaines personnes qui accomplissaient certaines activités « sacrées » du N.T. Aujourd’hui, « ministre » fait référence à une personne qui a été consacrée au ministère par une dénomination. On a perdu le sens original qui décrivait la fonction et l’activité chrétienne, et pas seulement une position ou un salarié.
Evolution sur le plan théologique :
Dans l’église primitive, « ministre » se référait à tous les membres du Corps de Christ qui prenaient part au service. Il ne s’appliquait pas à une élite, mais à tous les croyants actifs. Il n’y avait pas de distinction entre clergé et laïcs, tous les chrétiens étaient considérés comme serviteurs ou « ministres » avec des rôles différents.
Aujourd’hui : « ministre » fait référence à une personne qui fait l’œuvre du Seigneur, et l’église donne ce titre à un petit nombre de personnes. Ainsi, les autres gens ordinaires « non consacrés au ministère » ne sont pas considérés comme une partie vitale et essentielle du ministère.
Du fait de cette distinction majeure entre laïcs et clergé :
– Des personnes qui aiment la notoriété occupent des positions ministérielles, sans aspirer à un vrai service dans l’église.
– Des personnes très professionnelles peuvent obtenir des titres dans l’église, sans avoir l’onction divine. Certains leaders placent le professionnalisme, l’argent et l’approbation des hommes au-dessus de l’approbation de Dieu et du service envers le troupeau.
– Des personnes autoritaires peuvent dominer le troupeau de Dieu : ils confondent « exercer le ministère » et « prendre autorité sur la vie des gens ».
– Une majorité de chrétiens ne travaillent pas dans l’église, ils ne réalisent même pas leur appel. Une minorité surchargée de travail accomplit tout le ministère envers le Corps de Christ.
Du service au leadership
Dans l’A.T, un leader du peuple de Dieu était avant tout un serviteur de Dieu et de son peuple. Le service précédait le leadership, il en était une partie vitale.
- « NAGIYD » en hébreu traduit le mot leader.
1/ Ce terme désigne le service comme élément de base, ce qui établit un exemple pour le peuple. (Le mot qui désigne le roi est différent)
2/ Cela désigne aussi quelqu’un qui est sous une autorité, qui est assujetti à une autorité supérieure. Le mot est traduit dans divers endroits par : chef – prince – intendant – commandant – inspecteur. Pour prétendre à cette responsabilité au sein du peuple de Dieu, il faut d’abord se placer de façon absolue sous l’autorité du Dieu Tout Puissant.
3/ Dans la racine de ce mot, on trouve aussi : se tenir debout avec audace, annoncer, manifester. Cela montre la manière de diriger, se tenir devant, en étant un exemple.
- Les Ministères de gouvernement dans le N.T.
Ephésiens 4,11-12 : Les 5 ministères – dons ont pour fonction de préparer les saints pour leurs ministères variés, mais ils ne font pas tout le ministère à la place des saints !
Ils équipent les membres, ils les placent, les ajustent, les supervisent, les entraînent, réparent (voir le sens de KATARTISMOS).
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